Question ski/snowboard, nous avons assisté, ces dernières années, à une révolution concernant les matériaux. Plus légers, plus techniques, certains osent même promettre de faciliter la pratique ; il peut être tentant de vouloir imiter les prouesses vues sur des vidéos, sans être conscient du processus pour arriver à ce niveau.
Selon moi il existe deux branches principales, à partir desquelles nous trouverons une infinité de modalités. Depuis une pratique hors piste, sur les domaines skiables, jusqu’à une pratique plus proche de l’alpinisme ; il existe un éventail infini. Dis-toi qu’une des erreurs à ne pas commettre, quelle que soit la modalité que tu choisis, c’est celle de vouloir sauter des étapes. Il est essentiel d’aller crescendo. Tout le processus pour atteindre un jour ce à quoi tu aspires n’est pas immédiat, et tu dois savoir l’accepter sans te frustrer.
Je t’explique rapidement mon périple. Depuis tout petit je pratique un peu de tout, ski, snowboard, télémark, ski nordique… J’ai gagné peu à peu en confiance et en technique en me confrontant toujours à de nouvelles situations.
Quel est le message que je veux te faire passer ? Tu dois expérimenter, te mettre constamment dans de nouvelles situations, pour que ton bagage au niveau de la motricité soit le plus ample possible, comprendre et accepter tes limites. Finalement l’apprentissage est quotidien, plus tu es sur la neige, meilleurs seront tes facteurs internes, même sans t’en rendre compte.
Dans les facteurs internes nous trouvons également ce matériel qui peut représenter un prolongement de ton corps. Des éléments de sécurité indispensables, je parle de la pelle, de la sonde, de l’A.R.V.A et nous pourrions ajouter le sac à dos airbag.
- Active une des applications de Skitude. Il est toujours bon d’avoir une trace de ton parcours. Tu disposes en plus du bouton SOS que tu pourras activer dans l’onglet d’actions. Il donnera automatiquement tes coordonnées aux secouristes de la station ou au 112.
- Une bonne pelle devra être résistante pour pouvoir creuser sans se casser ; légère pour la transporter dans le sac à dos. Il est important de se concentrer sur le manche, un manche trop court ne permettra pas de faire levier et ainsi déplacer de grands volumes de neige ou même des blocs. Certains modèles disposent de trous qui peuvent être utiles, si nous l’utilisons pour réaliser un point d’ancrage.
- La sonde, est une barre, généralement en aluminium, pliable en plusieurs morceaux. Il serait important de savoir si elle dispose d’une poignée en néoprène ou en tout autre matériau qui évite qu’elle ne glisse dans la main. Je choisirais un modèle à câble plutôt qu’un modèle à corde, celui-ci lui donnera une meilleure rigidité, en plus de mieux se conserver pendant les mois où elle n’est pas utilisée.
- L’A.R.V.A, (Détecteur Victime Avalanche) est un appareil qui fonctionne comme un émetteur, si un skieur est enterré nous activerons notre dispositif en mode récepteur, pour que la recherche soit plus rapide et facile. Il est essentiel de vérifier qu’il fonctionne correctement avant chaque séance, et de réaliser des entraînements de recherche pour être les plus efficaces possibles. (je souhaite rappeler qu’aujourd’hui les A.R.V.A qui ne disposent pas de trois antennes et de systèmes de marquages sont obsolètes et il est intéressant d’être à jour)
- Les sacs à dos ABS, même s’ils ne représentent pas un système fiable à 100 % permettront à notre corps de flotter beaucoup mieux dans une avalanche de poudreuse.
Et bien, tout ce qui précède est correct, mais tu ne peux pas envisager de descendre une montagne sans connaître au préalable des concepts que nous appellerons des facteurs externes. Dans ceux-ci, nous aurons deux catégories, les facteurs fixes qui seront tous ceux que nous pourrons connaître de manière anticipée, et les facteurs variables qui sont des caractéristiques de conditions météorologiques.

Je te conseille de t’entourer de personnes qui peuvent t’enseigner sur place certains concepts qui font partie des facteurs fixes, qui une fois appliqués sur une face de montagne ne varient plus, et ensuite tu les interprèteras, (il est important de connaître la zone en été).
Je citerai quelques facteurs fixes que nous pourrons trouver :
- La forme du relief (bois, couloir étroit, pré), la neige ne tiendra pas pareil selon la surface.
- Les éléments que nous avons sur ce terrain, les rochers absorbent habituellement la chaleur et se transforment en un point de fracture, les arbres solitaires peuvent être une condition, des zones concaves ou convexes…
- Nous pourrons considérer les pentes supérieures à 25° comme potentiellement dangereuses ; si nous avons des pentes inférieures à 20° le danger est faible en revanche au-dessus de 45° nous pourrions parler de glissements, lorsque le déclenchement se fait spontanément.
- L’orientation est la base, le soleil n’aura pas la même force côté Est que côté Ouest, comme la cohésion de la neige ; le danger de déclenchement d’avalanches sera supérieur sur le côté Nord par rapport au côté Sud, la neige étant plus froide et a moins de cohésion.
Dans des facteurs variables nous pourrons trouver :
- La quantité de neige tombée, et d’après elle le manteau sera plus ou moins instable surtout avant et après l’enneigement. Avec une surcharge de neige il peut se produire une fracture due à la rupture de couches inférieures faibles.
- La pluie, selon sa température lors de la chute, peut humidifier la couche supérieure de manière superficielle, ce qui peut casser la cohésion de la neige ou bien arriver jusqu’à la base du manteau et créer une instabilité ponctuelle de celui-ci.
- Le vent, selon la force et l’orientation, créera de grandes accumulations, avec de la neige instable mais également des zones d’érosion où le manteau sera faible ou inexistant.
- La température ambiante, une température positive pendant un certain temps, pourra réchauffer la neige, cette dernière s’humidifie, nous pourrons donc avoir des glissements dus à l’eau présente entre les grains de celle-ci.
- Types, neige poudreuse, neige de printemps, neige dure et croûtes superficielles.
Pour essayer de limiter davantage ces facteurs variables il existe différents tests qui peuvent nous aider à interpréter les signes et prendre les décisions adéquates. Je détaillerai ci-après deux tests qui sont rapides et faciles à réaliser.


Source : 2008, Revista Desnivel
Test de compression
- Il consiste à isoler un bloc de neige d’environ 30 cm de longueur par 30 cm de largeur et de 120 cm de hauteur maximum, en laissant la partie inférieure dégagée.
- Nous placerons la pelle sur le bloc et nous donnerons progressivement des coups de plus en plus forts.
- Nous commencerons par réaliser 10 coups en laissant tomber la main à partir du poignet, 10 coups en bougeant à partir du coude et enfin 10 coups à partir de l’épaule.
- Tout en surchargeant la colonne, nous resterons attentifs à toute fissure ou cassure de celle-ci.
Nous définirons comme instable, si entre 1 et 16 coups, des cassures apparaissent et le bloc glisse en dehors de la colonne ; incertain si la cassure apparaît entre 17 et 20 coups et celle-ci glisse lentement et enfin nous définirons comme stable si avec plus de 20 coups la surface de cassure est irrégulière, généralement le bloc se comprime progressivement.
Le test de la colonne étendue
- Mesurez un bloc : 30 cm de longueur x 90 cm de largeur x 120 cm de hauteur maximum.
- Orientez le côté large parallèlement à la pente.
- Tapez sur une extrémité, dans le même ordre (poignet, coude, épaule)
- Nous interprèterons le test comme instable si avec un ou deux coups une fracture apparaît, cela indiquera un degré élevé de propagation. Si nous avons besoin de plus de deux coups pour que la fracture traverse le bloc ou si les fractures n’arrivent pas à le couper nous l’interprèterons comme stable.
Rappelle-toi d’utiliser Skitude pour voir l’état des stations, enregistrer ton activité avec ton Apple watch ou smartphone et partager ton activité en 3D avec tous tes amis.
En sachant que le risque zéro n’existe pas. Souviens-toi, tu rentreras souvent chez toi sans avoir pu réaliser l’activité envisagée, mais ne pense en aucun que c’est un échec.
Profite du moment.
Bertran Montoya Deymes, Skitude Ambassador.
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